Le Grand Château

CC-BY-SA Daniel Vorndran

Les Escoubleau, le comté et le Grand château de Jouy

Le château de Jean d’Escoubleau ?détail d’un dessin © Collection Gaignières BnF

Au Moyen-Age, le pouvoir à Jouy fut longtemps éclaté entre plusieurs seigneurs, laïcs et ecclésiastiques. A partir de 1528 Jean de la Barre réunifia la seigneurie, qu’il céda en 1531 avec son château meublé à un proche, Jean de Poncher.

Au fils de celui ci Jean d’Escoubleau acheta en 1540 un château en U aux ailes asymétriques, qu’il transforma dès 1543 en château « à l’italienne », créant une aile Renaissance à l’ouest et des ouvertures sur le parc qu’il aménagea. 

photo du nymphée

En 1673 son arrière petit-fils Paul d’Escoubleau sans héritier direct vendit la seigneurie de Jouy, devenue comté en 1674, au duc de Chevreuse ; le domaine passa à Berthelot dès1675, puis sa fille, et enfin en 1684 d’Aquin, médecin du roi ; les descendants de d’Aquin sous le nom de Rouillé puis Harcourt-Beuvron, possédèrent le château jusqu'en 1799. 

Terrier de 1765 — détail du plan © ACJouy

Le descriptif du château est le même en 1673, 1684, 1701 : château et maison seigneuriale fermé de grands fossés et pont-levis bâti sur terrasse, basse cour, remise de carosses, bûcher, greniers, un grand coulombier, une autre basse-cour où est le logement du receveur et jardinier .

On entrait par une poterne à l’est. De ce premier état date le nymphée, salle en sous-sol décorée de coquillages.

Plusieurs campagnes de travaux suivirent qui aboutirent à un château imité de Versailles dont l’ entrée au nord par avant-cour à pavillons dominait la place de l’église. Alentour, un magnifique parc, à la française puis à l‘anglaise, avec une orangerie que les contemporains disaient presque égaler celle de Versailles. 

Durant la période révolutionnaire les derniers seigneurs, le couple de Beuvron n'émigrèrent pas, se réfugiant en province, les scellés mis au château furent levés en 1795. M deBeuvrondécéda en 1797, sa veuve vendit en1799à Jean Antoine d’Albon la maison et parc de Jouy avec tous les meubles ; il revendit en 1801à Armand Séguin, industriel et homme d’affaires, qui fit reconstruire le château par l'architecte Théodore Bienaimé ; sur la partie sud du bâtiment en partie arasé fut édifié  le bâtiment actuel, les jardins furent également remaniés.

Gravure de Liénard d’après un dessin de Lespinasse
le château vers 1774

En 1834, Seguin vendit le domaine qui échut en 1841 à Jacques Alphonse dit James Mallet, époux de Laure Oberkampf. Celui-ci fit réordonnancer le parc par les frères Bühler, paysagistes réputés, qui transformèrent les derniers bassins classiques en étangs romantiques. Le domaine de Jouy resta dans cette famille durant un siècle. Quelques changements furent apportés, de nouveaux communs bâtis en 1863. Le château pâtit des guerres en 1815 et 1870 ; en 1944, très endommagé intérieurement par l'occupation allemande, il réchappa à l'incendie, quand d’autres châteaux de Jouy étaient brûlés.

En 1953-1955 le château et son parc furent vendus au Centre de recherche et d’études des chefs d’entreprise, et le reste du domaine Mallet à la Chambre  de commerce et d’industrie de Paris qui y installa les écoles HEC et TECOMAH. L’implantation de locaux d’accueil modernes ne modifia pas le Grand château.