Charles Dallery : un mécanicien au génie méconnu

Fils d'un facteur d'orgues amiénois, Charles Dallery apprit le métier avec son père. Il établit un système de soufflerie et perfectionna l’instrument. Il restaura une dizaine d’orgues en Normandie.
Il fabriquait également des horloges de bois d'une grande précision.

Il perfectionna la structure de la harpe en lui permettant d'exécuter des demi-tons. L’’instrument eut du succès, mais le fabricant parisien auquel il confia la réalisation déposa le brevet à son seul nom, le mérite n'en fut pas reconnu à Charles Dallery.

Il fut le premier à faire voler un ballon aérostatique à Amiens.

Il fut membre de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens.

En 1780, Dallery inventa une machine à vapeur avec chaudière tubulaire qu'il souhaitait installer sur une voiture, mais il renonça à l’idée et utilisa sa machine comme moteur dans ses ateliers.

Il inventa un système de moulin à vent à ailes horizontales, qu’il présenta à la municipalité d'Amiens, mais blessé des railleries sur son « moulin de la folie » il quitta Amiens.

Il proposa avec succès sa machine à vapeur à un industriel fabricant de limes et suggéra au Gouvernement d'appliquer sa machine au moulin à farine, mais les difficultés conjoncturelles firent échouer le projet.

Dallery se consacra alors à la bijouterie et à l'horlogerie. En 1793, il inventa une montre miniature montée en bague mais le coût de fabrication était prohibitif. Il mit au point des procédés nouveaux dans l'orfèvrerie : le modelé d'or, le grené et le découpé, dont il détint le monopole à Paris pendant vingt-cinq ans.

Il eut le premier l'idée d'appliquer l'hélice et la chaudière tubulaire à la navigation à vapeur et déposa un brevet d'invention en 1803. Il entreprit de construire un bateau sur ce principe, mais il manqua d'appui financier pour l’achever et c’est l'américain Robert Fulton qui construisait un bateau à roue à aube sur la Seine qui fut crédité de l’invention. Désespéré Charles Dallery détruisit de ses mains son bateau inachevé et,retiré à Jouy-en-Josas, dans une maison route de Versailles achetée en 1822, se limita jusqu'à sa mort à son travail d'apprêteur d'or. Il est enterré à Jouy.