Marguerite de Saint Marceaux : du côté de chez Meg

Portrait de Marguerite de Saint Marceaux signé et daté en haut à droite : Pauline Carolus-Duran (1882)

Marguerite Jourdain, veuve d’un peintre aujourd’hui oublié, Eugène Baugnies, se remaria avec le sculpteur René de Saint Marceaux. « Meg » fortunée et mondaine, fine, spirituelle et distinguée mais autoritaire, tenait salon comme il en était la mode chez les personnes de sa condition, à son domicile du boulevard Malesherbes et invitait dans ses maisons de campagne.

Passionnée de musique, pianiste capable de déchiffrer Ravel, chanteuse à l’occasion, elle recevait beaucoup de musiciens : Chabrier, Ravel, Fauré, Debussy, Saint Saëns, -qui l’avait jadis demandée en mariage-, Poulenc, Hahn, Albeniz, de Falla, Messager, Puccini ; elle accompagnait elle même Georges Vaudoyer, bon chanteur, son voisin à Jouy.

Elle tenait son journal décrivant cette vie mondaine à l’apogée entre 1875 et 1914 alors qu’elle était l’égale de la Princesse de Polignac. Elle inspira à Marcel Proust le personnage de Mme Verdurin dans son roman « A la recherche du temps perdu ».

Elle fit construire en 1905 par l’architecte Georges Vaudoyer sur les hauteurs des Metz et dominant Jouy, une « folie » coûteuse de style anglo-normand qu’elle surnommait « joli poupon », dénommée villa Saint Marceaux.