Antoine d'Aquin : premier médecin du Roi, seigneur de Jouy


Portrait gravé d’après Rigaud

Né à Paris en 1629, fils de médecin, Louis-Henri-Antoine d'Aquin fut reçu docteur en médecine en 1648 après des études de médecine à Montpellier.

De retour à Paris où son père était médecin ordinaire du roi, il lui succéda dans sa charge. En 1660, il fut nommé médecin ordinaire de la reine et sept ans plus tard, son premier médecin, puis médecin du dauphin. Il fut anobli en même temps que son père. Jouissant de la faveur de Madame de Montespan, il conquit de haute lutte, à la mort de Vallot, la place de premier médecin du roi en 1672. Pourtant, il ne semble pas avoir brillé par ses compétences. Il était opposé aux nouveautés, écrivit contre le quinquina, appelé « remède anglais », que d’autres appliquèrent avec succès pour guérir les fièvres intermittentes. Il s'opposa également au chirurgien Charles-François Félix sur le traitement de la fistule anale du roi. Sous l’influence de Mme de Maintenon, il tomba en disgrâce en 1693 et on lui préféra son rival Fagon. Exilé en province, il mourut à Vichy en 1696. Sa descendance conserva le château de Jouy jusqu’en 1799.

Par son ambition et sa rapacité, d’Aquin se fit de nombreux ennemis et Saint-Simon dressa de lui un portrait peu flatteur : « il était grand courtisan, mais riche, avare, avide, et qui voulait établir sa famille en toutes façons ». Il quémandait sans cesse, des pensions, des abbayes ou des évêchés pour les siens. Il fut l’un des praticiens caricaturaux du Grand Siècle qui servirent de modèles à Molière. Sa charge lui rapportait 45 000 livres par an, ce qui lui permit d’acquérir le comté de Jouy-en-Josas ainsi que la surintendance des bains, eaux et fontaines minérales et médicinales de France.