La princesse de Polignac : une américaine à Jouy

Etude pour le portrait de Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac
Portrait par Blanche

En 1930 la princesse de Polignac, célèbre salonnière parisienne, acheta à Jouy aux Metz l’ancien chalet du peintre Chaplin. lien Charles Chaplin, et le fit transformer en une villa moderne pour venir en villégiature dans l’intimité.

La princesse de Polignac (1865-1943) est née à New York Winnareta Singer, fille de l’américain Isaac Singer constructeur  de la célèbre machine à coudre. Arrivée enfant à Paris, elle vécut ensuite en Angleterre ; elle étudia la littérature, le piano et la peinture. Elle revint à Paris en 1879 avec sa mère, épouse en secondes noces d’un célèbre violoniste. Richissime héritière, elle épousa en 1887 Louis de Scey-Montbéliard, mariage malheureux annulé cinq ans plus tard, puis en 1893 Edmond de Polignac, compositeur de musique de 59 ans. Ce mariage d’affinité entre deux homosexuels avait été arrangé par la comtesse Greffulhe et Robert de Montesquiou.

Villa du Mé Chaplin — Photo Inventaire

Férue de musique, -elle jouait aussi de l’orgue et de la guitare-, son salon dans ses hôtels particuliers, parisien et vénitien, était le rendez vous des musiciens. Autoritaire, surnommée familièrement « tante Winnie » mais aussi « Vinaigretta »-, elle se montra un généreux mécène en aidant ou commandant des œuvres à des musiciens plus ou moins désargenté tels Fauré, Ravel, Chabrier, Debussy, Hahn, Saint Saëns, Stravinsky, Milhaud, Manuel de Falla,  Poulenc, Honegger, Erik Satie, Germaine Tailleferre, Nadia Boulanger. Elle aimait aussi la danse et fit venir la célèbre danseuse Isadora Duncan et les ballets russes de Diaghilev qu’elle soutint financièrement pendant longtemps. 

Elle fréquentait le célèbre salon littéraire et musical de Geneviève Halévy. Oreille fine et esprit ouvert, elle s’avéra plus moderne dans ses choix que Mme de Saint Marceaux. faire lien Marguerite de St Marceaux.

Sa générosité ne s’arrêtait pas aux arts ; elle  donna des aides financières pendant la guerre 14/18, et contribua à des oeuvres sociales : elle est notamment à l'origine du financement de la construction d'un bâtiment de l'hôpital Foch à Suresnes ; en 1910, elle acheta un terrain au 72 rue de la Colonie à Paris pour y faire construire des habitations à loyer modéré à l'intention de familles ouvrières ; en 1928, avec l'artiste Madeleine Zillhardt, elle était à l'initiative de l'achat de la péniche de béton Liège, réhabilitée par le Corbusier, mise à disposition de l'Armée du salut jusqu’en 1986.

Bloquée à Londres en 1939 par le début de la guerre elle y décéda en 1943.

Son action de mécénat envers les arts, les lettres et les sciences se poursuit dans sa fondation parisienne, installée dans son hôtel parisien de l’avenue Mandel.

lien avec le site de la fondation Singer-Polignac