L’église Saint-Martin

l’église vers 1845 — aquarelle Labouchère, Musée de la toile de Jouy

L’église de Jouy, sous le vocable de saint-Martin, est très ancienne. Le parvis était à l’origine le cimetière.

Elle est traditionnellement datée du XIIIe siècle, il ne subsiste de l’édifice primitif que quelques éléments réemployés : des modillons de style archaïque réutilisés à l’extérieur, deux petits éléments sculptés dans la chapelle Notre-Dame et deux piliers engagés massifs aux lourds chapiteaux à motif végétal, datables du XIIe siècle.

Le clocher et probablement des parties de murs, celles uniquement en meulière seraient d’origine mais ont été plusieurs fois restaurés.

Charité de saint Martin et un saint Sébastien

Complètement en ruine en 1466, elle fut reconstruite grâce au seigneur du lieu, Jean d’Escoubleau. Une stèle gravée commémore la dédicace en 1549. Y figurent les trois saints patrons, Martin, patron principal, et Sébastien et Roch, patrons secondaires.

Il ne reste de cette époque Renaissance que les délicates voussures du porche ; le reste de la décoration extérieure a été restauré vers 1970. A l’intérieur, deux statues en marbre datent de la Renaissance ou du début XVIIe siècle : une Charité de saint Martin et un saint Sébastien.

 la Diège après la restauration du XIXe siècle

La statue la plus remarquable est une Vierge en majesté romane en bois polychrome, dite la Diège, qui fut apportée en 1782 de la chapelle de Viltain, cachée pendant la Révolution et, rapportée cinquante ans plus tard, restaurée suivant les conseils de Viollet-le-Duc. La polychromie appliquée alors a été allégée en 1969. La figuration est originale : l’enfant n’est pas assis sur les genoux de sa mère, mais debout sur les mains de deux anges agenouillés.  

On trouve au fond du choeur deux stalles sculptées du XVIe siècle, et un confessionnal de style Louis XVI sous la tribune de l’orgue, qui est une oeuvre de 1872 du célèbre facteur versaillais Abbey. 

Dans le bas côté une toile marouflée en hauteur, le Christ aidant les malheureux, oeuvre de Hulin de Boischevallier, 1858,  témoigne de l’art religieux du XIXe siècle, de même que les vitraux latéraux et une plaque de lave émaillée figurant une Vierge à l’enfant, oeuvres du peintre Paul Nicod, qui habita Jouy.