La Cour Roland
En lisière nord du territoire de Jouy, le domaine de la Cour Roland était au XIVe siècle propriété de l’abbaye du Val profond à Bièvres, qui l’aliéna en 1389 à Jean Crestot, il était alors en ruine et désert.
Jean Gobelin l’aîné, teinturier en écarlate, l’acquit en 1511. Cette famille qui est à l’origine de la manufacture parisienne des Gobelins posséda le domaine jusqu’en 1596. En 1662 l’architecte Broutel du Val acquit une maison bourgeoise, qu’il agrandit en 1672 , dota d’un parc à la française et conserva jusqu’à sa mort en 1704.
Plusieurs propriétaires se succédèrent ensuite, jusqu’à l’acquisition en 1722 par Louis Waubert ; en 1760 les frères Waubert affrontaient le seigneur de Jouy : dans l’église ils s’affichaient dans la chapelle Saint Roch face à la chapelle seigneuriale, et ils contestaient ses droits sur leur domaine. Ce pourquoi sans doute il n’a pu être représenté sur les plans du terrier de 1765, le géomètre n’a pu y entrer…
En 1770 le domaine devint la propriété de Conrad Alexandre Gérard, qui fut envoyé par Louis XVI auprès des 13 états d’Amérique nouvellement fédérés et signa à Paris au nom du roi les deux traités d’alliance de 1778. Il le revendit en 1784 aux époux Semonin, qui y subirent les troubles révolutionnaires et les combats de 1815.
Le bien passa en 1819 à Poisson de Germonville, en 1846 à M. de Herce. En 1849 Julien Adanson acheta le domaine qu’il agrandit et dont il transforma le parc. En 1855 ce bienfaiteur de Jouy légua à la commune une part de ses biens pour établir un hospice (l’hospice sainte Suzanne). Le domaine passa ensuite à Cécile Portau,épouse Mettetal, apparentée aux Mallet, puis en 1875 au baron Pellenc, féru d’histoire, qui rédigea une histoire du domaine.
Le château avait beaucoup souffert en 1870 ; il fut à nouveau endommagé en 1944.
Le domaine fut acquis par l’Etat en 1962, le château rasé, le domaine morcelé.
Désormais une partie renaît dans le cadre d’un syndicat intercommunal Jouy Vélizy ; des équipements sportifs sont implantés et les communs du château transformés pour accueillir un relais nature et un centre culturel et artisanal très fréquenté. La moitié du domaine est boisée, et jouxte la forêt domaniale de Versailles, formant un important massif forestier parcouru de chemins de randonnée.