Patrimoine naturel

Une vallée protégée, la rivière de Bièvre et le ru de saint Marc égrenant leurs étangs, des côteaux boisés, 1014 hectares dont 500 de bois sillonnés de chemins de randonnée et 269 ha d’espaces verts, une ferme, deux golfs, Jouy-en-Josas est une ville à la campagne.

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Vue de Jouy vers 1835 — Tableau de AH Dunouy, Musée Lambinet
Atlas de Trudaine vers 1750 — AN

Le terroir très humide, -plateaux marécageux, rivière de Bièvre et son affluent le ru de Saint Marc, nombreuses sources sourdant sous  les côteaux-, n’était jusqu’aux drainages des XVIIe-XIXe siècles guère propice à la culture ; le paysage était de forêts encadrant un fond de vallée marécageux qui n’accueillait comme implantation humaine bâtie que des moulins. Cependant les côteaux bien exposés étaient cultivés en vigne jusqu’au début du XIXe siècle

Plan d’intendance de Jouy 1788 — © ADYvelines

La surface totale de la commune est actuellement de 1014 ha (1024?) contre 996 pour la paroisse en 1788 ; leurs territoires coïncident presque exactement. En étudiant le plan de1788  et et sa légende qui évalue les surfaces par nature de culture on constate que l’urbanisation ne s’est pas faite au détriment de la forêt, plus étendue de nos jours (47% contre 26%), mais plutôt des friches et des vignes (7% et 4,7% en 1788) et des prés et vergers (19%) ; les prés d’étendage de la manufacture ont occupé durant 80 ans le coeur de Jouy avant que la voie de chemin de fer ne vienne en 1883 scinder en deux le territoire.

Un document plus ancien, le terrier du comté de Jouy et dépendances daté de 1765 permet de  connaître le territoire de Jouy au moment de l’installation de la manufacture. Ses magnifiques plans et les articles décrivant chaque parcelle font découvrir « chantier » par chantier l’exploitation humaine du patrimoine naturel, mais le territoire couvert et les catégories de cultures étant différents, on ne peut pas faire de comparaisons chiffrées. 

Terrier de 1765, — AC Jouy, plans 1 et 2

Les forêts (châtaigniers, chênes, érables, bouleaux) outre l’exploitation du bois, accueillaient les chasses royales et seigneuriales. Le Bois Chauveaux est depuis 1976 une forêt départementale. On voit aussi l’importance des parcs et jardins des nombreux domaines dont certains, Vilvert/INRAe, Montcel, Hec-château ont perduré jusqu’à nos jours.

Le classement de la haute vallée de la Bièvre en 2000 a sauvé Jouy d’un projet longtemps menaçant de déviation de la D938 vers la D446, qui aurait tranché la vallée depuis le haut Buc jusqu’à la halte du Petit Jouy. La création fin 2013 de la zone de protection naturelle, agricole et forestière du Plateau de Saclay protège désormais le secteur Viltain Saint Marc, de même que le parc départemental site naturel protégé des Côtes de Montbron, ouvert au public en 2011.

Oie bernache du Canada — © Véronique Meflah

Le biotope, typique des terroirs de moyenne altitude, est encore assez riche. Si le hérisson décline et le castor est devenu légendaire, - une tentative de réintroduction d’un couple échoua en 1970-, on rencontre divers mustélidés (putois, fouines), des renards, chevreuils, sangliers. La moule d’eau persiste dans les biefs. La diversité de la faune aviaire diminue comme ailleurs, le moineau domestique et les mésanges se font plus rares ; cependant le héron, désormais protégé, prospère le long de la Bièvre et des étangs et le martin-pêcheur y réapparait, comme le pic noir dans les bois, le pic épeiche et le pivert dans les jardins. Les perruches du Cap prolifèrent, ainsi que les pies et les oies bernaches.

Le héron cendré, mascotte et gardien de l'étang du Domaine de Saint-Paul !
Héron cendré — © domainestpaul.fr