Circuler à Jouy depuis le XVIIIème siècle
On sait qu’un chemin en rive gauche de la Bièvre desservait les terres de l’abbaye de Saint Germain des Prés de Jouy à Montéclin (depuis le IXe siècle) mais il faut attendre les cartes de la fin du XVIIe siècle puis les plans du terrier de 1765 ou le plan de paroisse de 1788 pour voir dessinées les routes traversant le territoire de Jouy, sous le nom de chemins ou grands chemins, car la seule route royale et pavée, de Versailles à Choisy-le-Roi (l’A86) passait sur le plateau de Vélizy.
Le grand chemin de Versailles à Jouy se scindait en entrant dans Jouy. La branche vers Bièvres continuait droit par la rue des Bordeaux (Kurzenne), contournait le Montcel puis sinuant à mi pente gagnait Vauboyen en desservant les fermes du Petit et Grand Vilvert.
La branche de droite traversait en perpendiculaire la vallée via l’actuelle Sente aux vaches pour rejoindre la route des Loges, contournait le moulin Saint Martin par le sud par un chemin de bloquaille (pavés) et passait entre le potager et l’enceinte du château. Le « rempart » qui soutient le virage fut construit en 1766. Au delà de la poterne à l’est, au début de la côte vers Saclay, le chemin de Bièvres de rive droite se détachait, descendait vers la ferme du Val d’enfer (Val d’Albian), longeait en courbe le bas du Val d’enfer puis filait tout droit vers Igny. Ce n’est qu’en 1862 qu’un tracé oblique joignit directement la ferme du Val d’enfer au nouvel axe central du village. Pour soulager la circulation de centre ville l’ancien tracé Grand château-Val d’enfer a été repris comme déviation en 1976.
L’accès à la route de Versailles à Choisy passait initialement dans les Metz. Un chemin neuf apparaît en bas au XVIIIe siècle, il fut prolongé en 1858 jusqu’au plateau dans le cadre des ateliers de charité (subventions aux communes pour des travaux publics employant des indigents). Son nom de Côte de l’Homme mort provient de celui du bois voisin, où il y eut peut-être un orme mort remarquable?
Le Pont de pierre à Jouy et celui de Vauboyen sont très anciens. Entre les deux seul un passoir permettait de franchir la Bièvre. En amont, le pont de la route de Versailles à l’aplomb du moulin Saint Martin, et deux ponts, sur « rivière morte » et « rivière vive », dans la prairie des Loges.
Sur la route des Loges, le pont franchissant le bief d’alimentation du moulin des Pintrets était initialement situé à l’angle du moulin. Oberkampf devenu propriétaire obtint l’autorisation de le déplacer et reconstruire à ses frais. L’Empereur ayant signé le décret au soir de la bataille d’Austerlitz, le pont fut dénommé Pont d’Austerlitz, et le quartier prit ce nom pour le cadastre.