Châteaux XIX-XXe siècle
Le château d’Eglantine
Le château d’Eglantine était à l’origine une maison de campagne, construite à la fin du XVIIIe siècle sur un terrain loti par le seigneur de Jouy en 1765 et acheté par Joseph Rebin, négociant versaillais ami d’Oberkampf. Il tire son nom de son acquéreur en 1832, Viennot d’Eglantine, et fut de 1882 à 1890 une maison de plaisance pour le maréchal Certain de Canrobert, aide de camp de Napoléon III, qui s’en défit au décès de son épouse Flora MacDonald.(renvoi cahier n°27) Cette maison bourgeoise fut reconstruite en 1891-92 par l’architecte jovacien Alfred Vaudoyer. pour le couple Francq. Après eux les Soudée en 1894, puis les Fromageot y habitèrent (Georges Fromageot, juriste, participa à l’élaboration des traités de Versailles Sèvres et Trianon en 1919-1920). Le château accueillit des orphelins juifs après 1945. Les laboratoires Clin Midy s’y installèrent de 1951 à 1975 (renvoi cahier n°14). La municipalité de Jouy acquit le domaine en 1979 ; après réhabilitation du bâtiment et adjonction d’une aile vitrée contemporaine en façade ouest, par les architectes Brullmann et Fougerasse Lavergno, le musée de la toile de Jouy créé par la municipalité en 1977 y fut installé en 1991.
Le château de Montebello
situé chemin du Cordon dans le quartier des Metz fut construit dans le style anglo-normand au début du XXe siècle et dénommé initialement « chalet des Metz». Il appartint à Maurice Delaire comte de Cambacérès, héritier de Madame Vassart d’Hozier, qui maria sa fille au comte de Montebello - d’où le nom du château- ; c’était un descendant du Maréchal d’Empire Jean Lannes duc de Montebello. Le comte de Montebello propriétaire de la marque de Champagne qui porte son nom y donna des fêtes somptueuses.
Au fil des modifications le bâtiment a perdu son caractère « chalet normand » et la chapelle, aussi en brique et pierre, a été transformée en habitation.La propriété appartint de 1940 à 1972 à Jean Clément Daninos ( lien) et fut achetée en 1972 par la Société Bell France qui construisit les « Cottages deMontebello » sur une partie du parc du château.
Le Château du Bois du Rocher
Le lieu-dit « le Bois du Rocher » faisait partie du domaine de Montéclin (sur la commune de Bièvres). Charles Mallet, fils de Louis et Emilie Oberkampf, l’acquit en 1891.
En 1902, son fils Emile Georges Mallet hérita de ses parents la ferme de Monteclin et le Bois du Rocher dans lequel il fit construire le château et ses communs, terminés en 1906. Un richissime suédois d’origine russe, Olof Ashberg, acheta le domaine en 1927 lors d’un voyage en France. En Suède, Ashberg avait participé activement à la création de cités ouvrières, d’une usine d’avions, une usine de pianos. En 1922, il fonda une banque à Moscou qui, à son bureau central, avait 700 employés. Il avait créé une banque en Allemagne et avait des « affaires » aux Etats-Unis. Il était connu à Stockholm sous le nom de « banquier rouge ».
Ashberg réhabilita le château inhabité pendant 10 ans, installa fontaines et sculptures dans le parc et y donna des fêtes somptueuses. La Saint Jean 1928 y fût fêtée par 500 suédois. Après guerre Olof Aschberg ne put revenir dans sa propriété qu’en 1948. Il la trouva saccagée, de nombreux objets d’art avait été volés.
En 1956, Olof Aschberg fit cadeau de la propriété du Bois du Rocher à l’UNESCO qui s’en défit en 1992. Le projet d’y installer le musée de la photographie de Bièvres ne se réalisa pas. La propriété rénovée sert désormais à l’accueil événementiel dans une orangerie contemporaine et un parc de 4 hectares.photo
Le château du Petit bois
Le domaine du Petit bois avait été constitué par la baronne Bartholdi-Walther : en 1856 elle acquit un grand terrain avec une petite maison, au dessus de la rue des Bordeaux (Kurzenne). Des achats complémentaires permirent la construction achevée en 1861 d’un « château » qui ne comptait pas moins de 92 ouvertures ! Le domaine comportait une chapelle qui servit au culte protestant de 1859 à l’ouverture du temple en 1865, ainsi qu’une école de filles. Une branche de la famille Mallet hérita du domaine, aux mains des Thurneyssen en 1940. Le château fut occupé par les Allemands qui l’incendièrent à leur départ. La partie centrale ne fut pas reconstruite, et le domaine fut loti.
Le château de Vilvert
A partir de 1867, les familles Mallet puis Cabrol de Mouté, descendantes d’Oberkampf, sont propriétaires du domaine de Vilvert (anciennement domaine du moulin du Rat) ; vers 1880 ils remplacent l’ancienne maison bourgeoise par un « château » construit un peu plus haut.
Les recensements de population donnent une idée de ce que pouvait représenter pour l’économie locale la présence de ces maisons de la haute bourgeoisie : en 1872 sont recensés à Vilvert, outre les membres de la famille Cabrol de Mouté : 2 jardiniers, 2 palefreniers, 2 cochers, 3 domestiques, 3 femmes de chambre, 1 valet de pied et 1 instituteur privé. Il est probable que d’autres domestiques, cuisinières, lingère etc, habitaient dans Jouy non loin du château.